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Création 2011-2012
Dans se perdre, il y a la question du demi-tour est un laboratoire transdisciplinaire autour de la marche, porté par deux danseuses, Claire Malchrowicz et Marion Rhéty. L’expérience s’est déployée à deux reprises au 6B à Saint-Denis, en banlieue parisienne, en août 2011 et en février 2012, ainsi qu’en trois temps dans la campagne semi-rurale du Pays des Collines en Belgique, en mai, juin et octobre 2012.
Chaque résidence se déploie avec une équipe fluctuante, de deux à cinq personnes, variant les croisements de supports et les modalités du dialogue. Mary Chebbah, écrivain-graphiste, Begüm Lerot, photographe, Thyl Mariage, ingénieur du son, Lenaïg Le Touze, comédienne et dessinatrice et Claire Ananos, réalisatrice, y ont ainsi participé, les uns revenant, les autres de passage. L’équipe pour l’équipage et l’aventure, l’air de rien et sans rien dire, faire l’expérience aussi de soi marchant dans un groupe, oscillant entre les échappées solitaires et le flux d’un groupe traversant l’espace.
La marche est notre soutien, pratique physique et concrète, lieu d’expérience. Danseurs-piétons, nous questionnons la physicalité de la marche, comme point d’ancrage organique, pour une mise en mouvement tout à la fois des muscles, des perceptions, de la pensée. Nous choisissons la marche parce qu’elle est quotidienne, anodine, commune, lente, à échelle humaine, exemplaire. Nous choisissons la marche comme une pratique de création, mais non comme une forme de représentation. La marche alors comme présence discrète, une manière de déplacer le rapport au spectacle et au quotidien. Nous rendant visibles parce que présents publiquement de façon assidue, invisibles parce qu’éphémères, anonymes et non encadrés.
Une restitution de cette expérience prend lieu en fin de parcours, tel un point d’arrivée, reconnaissant ce qui se passe sur place, fort d’une accumulation, de l’expérience elle- même, et se saisissant autrement de nos outils de composition.
L’expérience s’est déclinée dans l’idée d’une série documentaire, modulée par les lieux, les rencontres, l’équipe elle-même. Elle est apparue comme une façon de découvrir et d’appréhender un territoire, rendant possible la connaissance de cet espace, par le sensible et le commun, par le fortuit et la construction.